Morgane arrive à Winchester : surprise
Après trois jours de chevauchées, Morgane arriva à Winchester. Malgré les souvenirs amers qu'elle avait gardés de la grande cité, elle s'arrêta un instant pour admirer les tours orgueilleuses du palais et les clochers effilés qui émergeaient au-dessus des murailles. Une grande agitation régnait dans la ville : on ne parlait que d'une épée mystérieuse apparue plantée dans un roc. Sur cette pierre était gravée une inscription : "seul celui qui réussirait à extraire l'épée du rocher serait roi de Bretagne".
Jusqu'alors, toutes les tentatives avaient échoué et voilà qu'un jeune écuyer, un parfait inconnu, venait d'y parvenir !! Alors depuis, la confusion régnait. Certains le reconnurent comme roi, mais d'autres crièrent à l'imposture. Merlin était réapparu et avait proclamé que le jeune homme était le fils d'Uther Pendragon et de la reine Ygraine de Cornouailles, légitime héritier du royaume. On l'avait caché pendant des années pour le protéger des rivaux de son père. Jusqu'à ce jour, il avait même ignoré ses origines.
Morgane se dirigea vers le palais. Aucun garde n'osa arrêter cette grande dame drapée de sombres fourrures qui chevauchait avec l'allure d'une reine. Elle mit pied à terre et marcha d'un pas assuré jusqu'à la salle du conseil. Assis sur les marches du trône, un jeune chevalier écoutait avec attention un homme maigre et de haute taille, vêtu d'une tunique de lourd damas bleu nuit. Les cheveux de l'inconnu étaient dissimulés sous un chaperon bordé de renard. Morgane s'immobilisa : le jeune homme se leva, traversa la salle du trône avec lenteur, cherchant à reconnaître celle qui se tenait là, à contre-jour. Lorsqu'elle lui dit son nom, il s'élança vers la jeune femme ; il y eut des larmes et des rires, des explications et des récits à n'en plus finir. Arthur la supplia tant et tant de rester auprès de lui si bien qu'elle finit par céder. Les huit fées d'Avalon devraient se passer d'elle quelque temps.
Merlin s'était retiré dans l'embrasure d'une fenêtre : il contemplait les collines à l'horizon et jetait de temps en temps un regard au frère et et à la soeur. Morgane se souvenait bien d'un vieillard ridé aux yeux pâles à la longue chevelure blanche ; or se tenait devant elle un homme dans la force de l'âge, grand et maigre, à la peau brune et à la chevelure roux sombre et aux profonds yeux gris. La colère qu'elle ressentait contre lui s'évanouit subitement.
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