Légendes Arthuriennes et autres

Légendes Arthuriennes et autres

le chevalier sans nom

Un jour, loin de Camelot, par delà la mer, au royaume de Bretagne, une femme tout habillée de vert apporta de mauvaises nouvelles au château de Bénoïc.
Le roi Ban, le seigneur du château, est mort au combat.
Tandis que le château résonnait des pleurs et que chacun s'essuyait les yeux, la dame en vert s'approcha du berceau où dormait le fils du roi, l'enveloppa de sa cape et disparut avec lui, sans laisser la moindre empreinte sur l'herbe humide.

Elle l'emmena loin du royaune de Bretagne, dans la forêt d'Albion, où elle l'éleva avec d'autres femme sages et où il fut éduqué. On lui enseigna les secrets que seules les femmes connaissent. On lui apprit à se battre mieux que quiconque, on l'initia à la poésie et à la musique, on lui enseigna la sagesse tout en l'enjoignant de défendre les causes justes. Mais il est une seule chose qu'on refusa de lui dire : son nom !
-Tu devras l'apprendre par toi-même, lui dit-on.

Le jour de la St Jean, la dame en vert se présenta à Camelot - elle tenait par la bride un cheval blanc monté par un beau jeune-homme qui portait une armure blanche étincelante et un bouclier rouge et blanc.
-Si tu fais de ce garçon un chevalier, dit-elle au roi Arthur, il fera grand honneur aux compagnons de la table ronde.
-Par ma foi, j'en ferai un chevalier ! s'exclama le roi et quel est son nom ?
-Vous l'apprendrez en temps opportun, et lui aussi d'ailleurs, répondit la dame en vert et elle repartit comme elle était venue, sans laisser la moindre empreinte sur l'herbe humide.

Le lendemain, les chevaliers et nobles dames se pressaient dans la chapelle du château. Le chevalier blanc était resté dehors et faisait les cent pas. Comme elle se rendait à l'église, la reine Guenièvre lui demanda :
- Qu'y a-t-il  ? crains-tu de devenir chevalier ?
-Non point, dame,  mais j'aurai trop de honte d'avouer au roi que j'ai oublié mon épée.
La reine faillit éclater de rire,  mais ne voulut pas le vexer.
-Quand il était jeune, le roi aussi oublia un jour son épée...
Elle se hata d'entrer dans l'église, mais revint quelques instants plus tard, une épée à la main.
-Les chevaliers ont le devoir de laisser leurs armes à l'entrée de l'église. Emprunte celle-ci pour un moment.
Le jeune homme posa sur la reine son étrange regard couleur d'aigue-marine.
-Pour vous remercier, dame, je serai dorénavant votre chevalier servant.
Guenièvre sentit le rouge lui monter aux joues et, tandis qu'elle rejoignait à la hâte l'église, elle sentait le regard dans son dos, tel la pointe effilée d'une épée.
Lorsqu'Arthur le fit appeler, il lui dit :
-Levez-vous Messire... chevalier, ne sachant quel nom donner au jeune-homme agenouillé devant lui - partez à l'aventure, allez conquérir la renommée et... essayez de découvrir votre nom. Sinon, comment ferons-nous pour marquer votre siège à la table Ronde ?



13/04/2008
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