Légendes Arthuriennes et autres

A ces mots, Lancelot éperonne son cheval, il n'a pas besoin de s'assurer que ses amis le suivent : déjà Bohort et Lionel l'ont rejoint. Ils galopent maintenant, étrier contre étrier, dans une ruée sauvage, dévalant vers la plaine.
La foule est prise de panique à l'approche de cette troupe au galop. Elle reflue vite vers les barrières du champ clos. Lancelot a vu la reine ; quatre chevaliers la gardent, parmi eux, les frères de Gauvain. De ces quatre-là, un seul réussira à échapper, Mordred ! Pourquoi la mort l'épargne-t-elle ?
Agravain et Guerrehès gisent déjà sans vie. Le premier n' a pas volé son salaire, bien vil qui le plaindra ? Masi Gahériet, le plus jeune des frères  de Gauvain, n'a été d'abord que blessé mais son visage est couvert de sang. Lancelot alors ne le reconnait pas et  dans le feu de l'action, il l'achève d'un coup d'épée. Ah, ce coup malheureux lui sera toujours reproché et par la suite ménera à de sanglants combats de revanche.
Lancelot a toujours été animé par la passion des armes, et l'épée à la main, il ne se maîtrise plus.
Tandis que Lionel et Bohort déciment les gens du roi et sèment la terreur dans leur rang, Lancelot se penche et enlève la reine. Il la jette en travers du garrot de son cheval, pique des deux et s'éloigne au grand galop vers la forêt pour  y trouver refuge.
Un à un les acteurs de ce drame rapide le rejoignent, les survivants se comptent dans la clairière : la surprise a été si grande que la plupart des assaillants sont sortis indemnes de l'aventure.
Un cheval avait été tenu à l'écart pour la reine, et Lancelot le fait amener. Sans un mot, il aide Guenièvre à se mettre en selle. L'heure n'est plus aux paroles.. chaque instant compte.
Avant que la poursuite ne s'organise, l'un et l'autre auront gagné la crique pour y trouver une nef qui les emménera vers la Petite Bretagne.