Légendes Arthuriennes et autres

Légendes Arthuriennes et autres

Arthur : l'épée dans l'enclûme

Vous vous souvenez que le bébé Arthur avait été confié par Merlin au sire Antor qui s'était chargé de l'élever avec son fils aîné.
Sire Antor était dans tous ses états. Pour la première fois, son fils aîné Ken, devait participer aux tournois à Londres. De ces joutes, il reviendrait blessé ou célèbre, couvert de bleus ou de gloire. Sire Antor houspillait son cadet "vite, mon garçon, est-ce que tout est prêt ? Arthur, dépèche-toi !"
Arthur était l'écuyer de son frère Ken, et il avait pour mission de s'assurer que ce dernier était prêt pour le tournoir : armure rutilante, lances bien attachées ensemble, cheval harnaché. Il avait entraîné son frère à l'épée, lui avait servi son déjeuner et tenu le miroir pendant qu'il se peignait la barbe. Arthur était trop jeune pour avoir de la barbe et il enviait celle de son frère aîné.
Le voyage fut long et ils arrivèrent tard à Londres. la seule chambre qu'ils trouvèrent de libre était à un prix exhorbitant et sale, mais comment trouver quelque chose d'autres à une heure avancée alors que la ville regrouillait de visiteurs pour assister aux tournois ?
Le lendemain matin, ils se rendirent non loin de là sur le terrain des tournois où étaient dressés estrades et pavillons (tentes rondes) décorés de pennons. Ken, tendu se tourna vers Arthur :
-Donne-moi mon épée que je leur montre de quoi je suis capable !
- Ton épée.. mais elle est dans le fourreau de ta selle.
Arthur courut au cheval mais le fourreau était vide ! il fouilla parmi les lances : pas d'épée. Arthur très inquiet pensa qu'elle était restée à l'auberge et prit ses jambes à son cou et fila. Oublier l'épée de Ken, quelle catastrophe, on ne le lui pardonnerait jamais.
Il arriva à l'auberge, mais celle-ci était fermée, impossbile d'entrer. Que faire ? en emprunter une ? un jour de tournoi, impossible, quand à en acheter une il n'avait pas d'argent. Il s'assit sur les marche de l'abbaye proche et pria avec ferveur : "oh, mon Dieu, donne-moi une épée, je t'en supplie !"
Il se leva, traversa le jardin qui entourait l'abbaye et aperçu une grosse pierre sue lequel était dressée une enclume et en son centre, enfoncée, une épée !!

 Au loin retentissait déjà les trompettes, il fallait revenir vite avec une épée, alors Arthur sauta sur la grosse pierren empoigna le manche de l'épée et tira de toutes ses forces. L'épée se libéra facilement. Une femme qui passait dans le jardin poussa un grand cri :
- Oh, je ne fais que l'emprunter, s'écria Arthur comme pour s'excuser, je la ramènerai" et il s'enfuit à toutes jambes.
Lorsqu'il la tendit à Ken, celui-ci s'exclama "mais ce n'est pas la mienne !" -
- "je sais, mais l'auberge était fermée et.... bon, prends celle-ci, vite !
Ken voulut enfiler l'épée dans son fourreau mais il fut tranché instantanément, et c'est alors que fendant la foule, apparut la femme qui avait assisté au "larcin", elle était suivie d'autres hommes.
- C'est lui, dit-elle en pointant son doigt.
-Mon Dieu, s'en est fait de moi, murmura Arthur en essayant de se dissimuler.
Mais les badauds de plus en plus excités le montraient du doigt.
- Il a retiré l'épée de l'enclume ! criait la femme
-Impossible ! disaient les badauds
-Mais je vous dis que je l'ai vu faire et tenez, en voilà la preuve, l'épée est là" et elle désignait l'épée que tenait Ken.
Le cercle formé autour de Ken, Arthur et la fameuse épée se resserrait.
-C'est lui qui l'a prise ? dit un en homme en désignant Ken
-Non, l'autre, le gamin là !
Sire Antor posa ses deux mains sur les épaules d'Arthur : "dis-moi, où as tu trouvé cette épée ?"
-Je suis désolé, père, balbutia Arthur, je l'ai retirée d'une enclume près de l'abbaye, mais je l'aurai remise en place après le tournoi, je ne voulais pas la voler !
La foule laissa échapper un OH et les chevaliers qui participaient au tournoi commencèrent à s'approcher.
- Il ment ! c'est impossible !
Tout ce petit monde se dirigea vers l'abbaye oubliant le tournoi ; le père et ses deux fils, Ken tenant toujours la fameuse épée.
Mais implorait Arthur, qu'ai-je donc fait, père ?
- As-tu lu ce qui est écrit sur la pierre où repose l'enclume ? demanda sire Antor.
- Non, l'herbe est trop haute ... et j'étais pressé !
La foule se massa autour de l'enclume et eut tôt fait d'aplatir l'herbe - on vit donc apparaitre l'inscription qui était gravée sur le socle.
"Celui qui retirera l'épée de cette enclume ... d'Angleterre"
Antor ne pouvait pas bien lire - Un chevalier s'approcha et arracha l'épée des mains de Ken pour la replacer dans la fente de l'enclume. Il tituba sous son poids.
"Mais un gamin ne peut pas porter un tel poids, il ment, montre-nous donc comment tu as fait ! dit-il avec mépris.
Arthur restait sans bouger, alors Ken s'empara du manche et tira de toutes ses forces, le rouge lui montait au visage, mais l'épée ne bougeait pas d'un pouce.
D'autres chevaliers plus âgés s'approchèrent et prirent place devant l'enclume. Chacun tira, tira, se congestionnant sous l'effort mais l'épée ne bougeait pas d'un millimètre.
Sire Antor poussa Arthur en avant : "Vas-y mon fils, n'aies pas peur !"
Arthur grimpa de nouveau sur la pierre, s'empara du manche et retira l'épée aussi facilement que la première fois.
Le silence se fit ! tous les regards étaient tournés vers Arthur qui voyait autour de lui un océan de visages où se lisaient la stupéfaction, l'ahurissement puis peu à peu un murmure monta et grandit :
-Le roi.. le roi.... 

  Les chevaliers s'approchèrent et poussèrent Arthur :
- Quoi, ce gamin, ce rustre aux sabots crottés, jamais !
Sire Antor alors se pencha et put lire toute l'inscription :
"Celui qui retirera l'épée de cette enclume deviendra souverain légitime du royaume d'Angleterre"
- C'est de votre gamin qu'il s'agit, ricana un vieux chevalier qui avait servi aux côtés d'Uter Pendragon.
-Je ne suis pas le véritable père de cet enfant " répondit Antor
Arthur se sentait abandonné, prisonnier des évènements. Comment Antor n'était pas son père ? c'était la première fois qu'il entendait cela et alors qui était son père ?
Antor poursuivait : "Merlin le l'a confié alors qu'il n'était qu'un bébé et je l'ai élevé comme mon fils"
A ce moment, un homme au sommet des marches de l'abbaye, vêtu d'un surplis vert, leva les bras ; sur ses larges manches étaient brodés les signes du zodiaque.
- Le père de cet enfant est Uter Pendragon et mère est la belle Ygerne. Ce sont eux qui lui ont donné le nom d'Arthur et il y a en lui assez de sang royal pour diriger cette nation.
Bon peuple, si vous voulez voir l'avènement d'une ère de paix et de gloire, une ère dont le nom s'inscrira en lettres d'or dans le grand livre de l'histoire, prosternez-vous devant Arthur, le futur roi d'Angleterre !"
 Le peuple s'agenouilla mais les chevaliers agitaient leurs casques en jurant.
- Il faudra plus qu'un tour de ta magie et de beaux discours pour nous faire ramper devant ce gamin !
-Cette terre est sacrée, dit Merlin, la magie n'a pas de prise sur une terre sacrée. Seule la vérité peut s'exprimer.
Arthur alors respira profondément et dit :
- Peu importe que je sois capable de retirer cette épée, c'est le peuple seul qui va décider s'il veut de moi comme futur souverain. Mais à chaque femme, à chaque homme je fais ce serment "moi Arthur, je m'engage à servir Dieu, à défendre mon pays, à lui redonner foi dans l'avenir. Je prônerai la justice pour tous, grands, riches ou pauvres. Sur ma vie, sur mon honneur et sur cette épée, je le jure" et une fois de plus il tira l'épée de l'enclume et la brandit au dessus- de sa tête.
les murmures s'unirent en un grondement :
- Arthur, vive le roi Arthur ! Arthur est notre souverain, longue vie au roi Arthur !
Les chevaliers jaloux, furent balayés par l'élan généreux de la foule.
L'histoire était en marche et les Saxons, qui tels des vautours se partageaient les butins, razziaient et pillaient sans vergogne (mais qui aurait pu les arrêter, pas cette poignée de vieux barons, plus enclins à tournoyer qu'à vraiment se battre) furent surpris et décimés par une troupe de fiers chevaliers venus de l'ouest - à leur tête chevauchait le jeune Arthur, le nouveau souverain d'Angleterre.



13/04/2008
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