Arrivée de Guenièvre
Trois mois plus tard, Guenièvre fit une entrée triomphale dans le royaume. Couronnée de fleurs, vêtue de blanc et d'or, auréolée du somptueux manteau de sa chevelure, elle accueillit avec le sourire l'ovation de ses futurs sujets massés le long du chemin et reçut des villageois et des nobles, les gerbes de fleurs des paysannes. Elle embrassa les enfants, caressa le front des vieillards, et dota des jeunes couples. Le royaume entier délirait de joie.
Morgane ne passa que très peu de temps avec sa belle-soeur, mais aucun élan ne les jeta l'une vers l'autre. Pendant le mariage, la fée était apparue vêtue de noir et d'argent , sans le rubis qu'elle portait au cou et dans sa chevelure, on l'aurait cru parée pour un deuil. Lorsqu'elle se glissa dans la salle, les dames et les chevaliers s'écartèrent, et certains jurèrent qu'un vent froid les avait frôlés. Puis la mariée apparut, drapée de brocard rouge et or cousu de milliers de perles ; les chants s'élèvèrent et le roi, en armure argentée, lui prit la main. Morgane sut qu'elle ne serait plus jamais l'étoile rayonnante de la cour d'Arthur.
A la fin des festivités, Morgane fit préparer ses bagages : dans sa retraite de Brocéliande, Merlin l'accuillerait avec joie. Arthur essaya de retenir sa soeur auprès de lui, mais Guenièvre n'insista que du bout des lèvres. Elle attendait avec impatience que Morgane abandonne ses pouvoirs sur ce royaume et s'éloigne de ce frère qu'elle aimait trop.
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