adoubement (explications)
L'adoubement débutait par la remise des armes (épée, lance, éperons, haubert, heaume et bouclier) au jeune impétrant par un chevalier plus ancien qui lui servait de parrain. Presque toujours, celui-ci lui assenait aussitôt du plat de la main un grand coup sur la nuque et sur la joue : la «colée », que les Allemands qualifiaient d' «adoubement » (d'un verbe germanique qui signifiait « frapper »).
Ensuite, on remettait l'épée au jeune chevalier (comme on le voit sur cette illustration)
Le terme d'adoubement finit par s'appliquer à l'ensemble de la cérémonie, qui s'achevait par une fête.
Etant monté en selle, en général d'un seul bond et sans éperons, le nouveau chevalier s'efforçait de transpercer d'un seul coup de lance un mannequin de bois protégé par un solide bouclier (la quintaine) ; le mannequin, placé sur un pivot, tournoyait sur lui-même s'il n'était pas frappé en plein coeur et lançait une lourde masse sur la nuque du chevalier maladroit, ainsi couvert de honte.
Un tournoi, un grand festin, les tours des jongleurs, la lecture de chansons de geste terminaient généralement la cérémonie.
En fait, son rite essentiel restait la colée, qui avait peut-être moins pour objet de commémorer l'entrée en chevalerie que de transmettre, par un contact direct entre le corps de l'adoubeur et celui de l'adoubé, « influx » chevaleresque du premier.
Adouber signifie en français médiéval : équiper. L'adoubement est donc la cérémonie de remise d'arme (l'épée) qui va permettre au garçon de franchir le seuil fatidique qui sépare le statut d'enfant à celui d'homme. Il devient ainsi un homme au plein sens du terme, c'est-à-dire un guerrier.
L'adoubement a connu une profonde évolution au cours de l'histoire. Les plus anciennes mentions de remises solennelles de l'épée ne sont pas liées à l'entrée en chevalerie : elles constituent l'un des rites fondamentaux du couronnement des Rois francs d'occident, dès le IXe siècle. La raison est simple : dans la société occidentale, mérovingienne puis carolingienne, la guerre constitue une valeur fondamentale, les armes ont un caractère sacré et tout roi ne peut âtre que guerrier.
À l'origine cette cérémonie était purement militaire : la présentation des armes à un nouveau guerrier et l'adoubement n'était qu'un simple coup de la paume droite de l'adoubeur violemment assené au cou ou au visage de l'adoubé : la collée ou la paumée. C'était en fait une épreuve symbolique destinée à vérifier que le jeune homme était capable d'encaisser sans broncher, en étant solidement solide physiquement et psychologiquement.
C'est lorsque l'on ceint l'épée en son baudrier, que celui-ci devient réellement chevalier. Ce n'est ni l'armure, ni le cheval, ni la collée administrés puissamment qui font le chevalier, c'est l'épée.
Dès le XIe siècle, l'adoubement devient un véritable sacrement, une cérémonie codée avec prières et bénédiction des armes et qui coïncidait avec une fête religieuse.
- En signe de purification on dépouille le jeune homme de ses vêtements et on le met au bain.
- Il revêt alors une tunique blanche, symbole de pureté.
- Ainsi vêtu, il fait pendant 24 heures un jeûne rigoureux et ce, pour ensuite se retirer dans la chapelle du château ou une église afin d'y prier toute la nuit.
- Le lendemain, il assiste à la messe, puis il passe la tunique rouge, symbole du sang qu'il est prêt à verser.
- Un ancien le ceint alors d'un baudrier portant une épée bénie (symbole du pouvoir militaire, de la justice et de l'autorité), puis il reçoit les éperons ( symbolise le droit de dresser et posséder un cheval), le haubert, le heaume, l'écu et la lance.
- Alors, de la paume de la main, son parrain lui donne sur la nuque ou sur le visage un formidable coup qui le fait souvent chanceler donne alors un coup au cou, la collée ou la paumée.
- Le futur chevalier prête ensuite serment de mettre son épée au service et de protéger les plus faibles.
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